Mode HUMOUR(je précise)
Et la politesse, bordel!
Ce concept, inventé au XVIIe siècle pour régir les rapports humains, était tombé en désuétude. Deux livres nous invitent à y revenir
La politesse, qui passait pour une vertu faisandée, revient au goût du jour. Dépoussiérée, on la nomme désormais «civilité». Elle fait la Une des magazines, s'épanouit dans les discours des politiques et à la vitrine des librairies. L'ancien complice de Pierre Desproges Jean-Louis Fournier lui consacre son nouveau livre, Je vais t'apprendre la politesse, p'tit con (Payot), ainsi qu'une émission homonyme sur La Cinquième.
Car la politesse revient de loin. Inventée en 1630 avec la publication des manuels de savoir-vivre qui régissent l'art de paraître en public, elle incarne la maîtrise de soi, la rigidité, une sorte de vernis factice sur la nature humaine. On la qualifie d'hypocrisie, de mascarade. De contrôle petit-bourgeois, au temps de mai 68. «A l'époque, on disait qu'il fallait être soi-même, faire reculer les conventions, les carcans, les contraintes. On était à la recherche d'authenticité», analyse Sébastian Roché, chercheur au CNRS et auteur de La Société incivile (Seuil). «C'est une sorte de moule que déteste l'individualiste occidental d'après la dernière guerre. Les règles qui régissaient les rapports entre hommes et femmes dans les années 60 ont été vécues par la suite comme l'expression d'une domination machiste.» Depuis, on prend les portes dans la figure, on partage l'addition et on s'offre ses fleurs toutes seules. C'est beaucoup mieux comme ça.
Mais, à vivre dans une société où les gens regardent leurs chaussures quand on les salue, restent assis sans voir les mamies debout et ne disent jamais bonjour aux caissières, on est en droit de se demander si tout cela est vraiment un progrès pour l'humanité. Partant du principe que, finalement, un merci-s'il vous plaît, un pardon-excusez-moi valent souvent mieux qu'un gilet pare-balles, Jean-Louis Fournier s'est attaqué aux us inciviles de nos «p'tits cons». Auxquels on serait assez tenté d'adjoindre les grands. L'auteur de La Grammaire française et impertinente (Payot) et autres ouvrages scolaires mais divertissants livre donc sa version personnelle de la courtoisie: pour demander du feu au pape, dire «S'il vous plaît, Votre Sainteté, puis-je me permettre de vous demander du feu?», plutôt que «As-tu du feu Ta Sainteté?»; ou encore: «Ne mettez pas votre baladeur trop fort pour en faire profiter les autres. Les autres, ils n'ont qu'à s'en acheter un.» «Le savoir-vivre, explique Fournier, est une discipline humaniste. C'est une marque de respect envers autrui. Tout le monde en a besoin.» Voilà ce qu'attestait un récent sondage où 92% des personnes interrogées affirmaient que «la politesse sert encore à quelque chose aujourd'hui». Tout en estimant que les gens sont plus grossiers qu'autrefois...
On ne peut pas d'accord sur tout et avec tout le monde, et c'est bien ça qui est intéressant, sinon imaginez vous le quotidien :asthanos
Bon ouikenne à toutes et à tous :wink
_________________ Si les gens meurent moins de crises cardiaques c'est qu'ils meurent avant pour d'autres raisons. Jean Yanne
Tout est à vendre !
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