Doc 78 a écrit :
utiliser ce carburant c'est avant tout donner raison aux fausses bonnes idées du genre "c'est plus écolo".
En fait c'est laisser le champs libre à l'exploitation de surface agricoles destinées normalement à nourrir les humains, au profit de la production pour nourrir nos bagnoles. et je ne parle pas de la déforestation, ou de la location de terre à Madagascar ou autre.....
Rouler ou bouffer, j'ai choisi, je préferre rouler en bouffant. :wink
Doc 78
Juste quelques petits détails en passant :
- Combien y a-t-il de millions d'hectares de terre agricole laissés en jachère ? En France ? En Europe ? Un hectare, de colza ou de tournesol c'est 1300 litres de carburant / an.
- Combien de paysans au chômage, à la rue, dans la misère, foutu a la porte de chez eux par les banques faute de rentabilté productiviste ?
- Quand on presse une plante pour en faire du carburant, il reste la fibre, les graines... Qu'on appelle le tourteau, et qui sert de bouffe pour les bêtes, toute prête. Vaut-il mieux continuer avec des farines animales ?
- Combien coute le transport d'un litre de carburant fossile par rapport a un litre d'agro-carburant produit localement ? Et l'impact de ce transport ?
- Et le raffinage, quel prix et quel impact ? Le baril d'éthanol coute 35$ prêt à l'emploi. Le baril de brut ? Jusqu'à 140$, non rafiné, bien entendu. Quand à la dépendance au Pays de l'OPEP...
Le problème, c'est de considérer la solution de l'agro-carburant comme une solution de rechange globale. C'est faux. C'est une solution alternative partielle. Bien évidement que ça ne suffit pas, il faut ça PLUS d'autres choses. Mais même s'il ne s'agit que d'une goutte dans une citerne, ça se réfléchit.
L'argumentaire développé sur le choix entre bouffer et rouler est faussé. Ce type de propos est généré par le lobby pétrolier, qui ne veut bien évidement pas perdre la maitrise globale de cette énergie. L'état non plus, d'ailleurs, pour des question de commodité et de gestion fiscale. S'il y a multiplication des sources et des sites de production, l'infrastructure de contrôle devient quasi impossible à gérer. Sans parler de la possibilité de produire soi-même du carburant.
On roulera agro le jour ou Total et les autres se seront reconvertis dans l'agriculture. Et ce jour là, ça va pas être triste, parce qu'on peut facilement imaginer de quel type d'agriculture il s'agit. Sur-intensive, ultra productiviste et donc surchargée d'engrais et de pesticide. D'autant que ces groupes-là produisent également de la chimie et du phyto-sanitaire : AZF (Toulouse 2001) appartient à Total.
Et je ne parle même pas d'OGM.
La question est plutôt de savoir si l'on peut réellement aborder des solutions différentes et éviter les dérives politico-financières.