La version courte :
Bonjour et Bonne Année 2025, je m’appelle Jérôme, j’ai 48 ans, je vis près de Strasbourg et je viens d’acquérir un Café Racer de 2001. Je suis ravi de rejoindre la communauté Voxan ! A vous lire.
La version longue où « le Long Récit de Ma Courte, Récente et Trépidante Aventure Voxan ! » :
Bonjour à tous ! Je vous souhaite une excellente année 2025, année qui me voit joindre la communauté Voxan. J’ai 48 ans et bien qu’originaire de l’Ouest de la France je vis depuis bientôt 25 ans aux antipodes de mes origines, à savoir Strasbourg (Oui, oui c’est en France, économisez vous les blagues:-)).
J’ai vécu 45 ans sans être motard (Oui, oui c’est une tare, économisez vous les autres blagues :-)), mais j’ai depuis ma plus tendre enfance une passion pour la technique et la technologie. Les hasards de la vie m’ont conduit à passer le permis moto il y a 3 ans. Depuis lors, je ne rate jamais une occasion de chevaucher mon fougueux destrier. Oui, OK, je vous entends, arrêtez les ricanements. Je vous le concède, en A2 c’est plus fougueux dans les déclarations que dans les faits (Qui plus est avec ma bride ancienne version à 34cv - excellente première moto que cette ER6 néanmoins). Nonobstant, mon caractère raisonnable et mon age éloigné de la zone décérébrée des 18-30 ans me poussent à penser que ses deux ans sur un canasson « apaisé » sont une riche idée tant il est alléchant de faire n’importe quoi, et surtout l’irréparable, sur une moto que l’on maîtrise finalement à peine. La cerise sur le gâteau c’est de pouvoir faire la maintenance moi même de cette petite Kawa simple et costaude... Sitôt les 2 ans fermes purgés, j’évolue vers une machine plus puissante, plus moderne, plus….plus tout en fait…ce qui est logique somme toute. Un vrai bonheur… jusqu’à ce que le démon de la bricole me reprenne. Le problème d’une moto neuve, c’est que vous n’avez pas grand chose de mécanique à faire (j’ai rapidement renoncé à l’idée de tomber exprès avec) et, qui plus est, vous ne pouvez pas le faire vous même sous peine de perdre la garantie.
De là surgie l’idée d’acheter une seconde moto, ancienne, pas trop chère, pas forcément en parfait état afin de pouvoir assouvir les joies, et les affres, de la mécanique. Cette idée croît et se polit en fond de tâche dans un coin de mon cerveau et je commence à arpenter les sites de petites annonces, à faire du Binge watching de vidéos YouTube dédiées à la réfection de motos. J’oriente les investigations vers un modèle à l’architecture aussi éloignée que possible de ma moto « de tous les jours » dans le but d’avoir deux caractères différents. Pas un quatre pattes donc, mais plutôt un Bi, si possible en V, pour bien trancher. Plutôt une bonne cylindrée parce qu’au final c’est le couple qui procure l’agrément lorsque l’on ne roule pas sur un circuit, et un modèle sur lequel on puisse trouver des pièces de rechange, une communauté, et des documents techniques. Dans l’idéal un modèle avec un « Nom » mais à ce stade je n’y crois pas trop au vu des tarifs sur les modèles « renommés ».
Et puis vint ce jour d'automne 2024. Une exposition de motos à dix kilomètres de chez moi. Un temps magnifique ce jour là. L’occasion de faire une balade et de s’arrêter sur ce « salon » qui se révèle décevant - il y’a plus de motos intéressantes sur le parking que dans le salon lui même – mais….oui voilà le « Mais » fatidique… je vois dans un coin de la salle un truc orange pétant. Je m’approche…pas de doute c’est une moto! Quelle Moto! Fine, aérienne, racée, singulière, brillante de pièces mécaniques à la sobre complexité. Je lis le logo sur le flanc : Triumph….Nan, je rigole c’est bien sur une Voxan :-) . Un Café Racer à vendre. Je tourne dans le salon sans but précis que de ne revenir sans cesse vers elle pour la détailler sous toutes les coutures. Dans ma tête reviennent des réminiscences de cette marque. Je me souviens que Voxan était une marque de motos française, qu’elle a cessée d’exister mais au delà de quelques articles dans les magazines et une vidéo du site « High Side » (citation non rétribuée) je n’en avais jamais vu. Un bicylindre un V, un angle rare de 72° qui me rappelle le V10 Renault multiple champion du monde, mille centimètres cubes, une Histoire, un Nom, ça coche pas mal de cases dans ma check list avec des points bonus sur l’esthétique. Le Subjectif pour un un objet aussi superflu qu’une Moto ça compte beaucoup et du coup j’en oublie un peu la maintenabilité et le prix….
Revenu chez moi, je me documente et trouve immédiatement le site du Voxan Club de France. Je trouve une mine d’information et je suis un peu rassuré sur la possibilité d’entretenir et rénover ce genre de machine. Je comprends qu’il y aura des problèmes, des risques, des déceptions sans doutes, mais s’agissant d’une seconde moto, je suis prêt à tenter le diable.
Las, mes première recherches sur des Voxan d’occasion sont à des tarifs ou des distances ou des kilométrages qui me font reculer. Il y a bien des roadsters dans mes prix mais cela fait doublon avec mon roadster neuf et je suis moins emballé par l’esthétique du tout premier modèle de chez Voxan.
Je me fais une raison et continue d’explorer d’autres marques, d’autres modèles. Malgré cela, je continue à lire tout ce que je peux trouver sur Voxan. Je vois qu’environ trois milles modèles ont été vendus durant la courte vie du constructeur, massivement en France mais aussi en Europe, en Italie, en Angleterre, en Allemagne...STOP ! En Allemagne ? Pour ceux qui ont lu le début de mon récit, qui sont encore là (les courageux !) et qui ne sont pas fâchés avec la géographie, vous aurez compris que l’Allemagne, depuis chez moi, c’est comme d’aller acheter le pain pour les français « de l’intérieur » comme on dit en Alsace. De là le cerveau crabote et en déduit qu’il doit y avoir en Allemagne quelques possesseurs de Voxan dont j’imagine sans peine la difficulté à pouvoir faire maintenir la machine et surtout la difficulté à la revendre d’occasion auprès de clients locaux ne connaissant même pas la marque. La réputation de la mécanique française n’est pas au firmament Outre Rhin, pour de bonnes et de mauvaises raisons. Vous me voyez venir...le prix de vente, si je trouve un modèle disponible, doit forcément être plus bas que ce que l’on trouve dans l’hexagone et peut être même négociable. On peut également penser que le possesseur allemand suffisamment vrillé pour acheter une obscure marque française plutôt qu’une GS comme tout le monde, sera forcément un passionné qui l’aura traité convenablement.
Je recalibre donc mes gyroscopes pour tamiser les sites de petites annonces germaniques et, sans doute un coup de chance, trouve immédiatement un Café Racer de 2001 au kilométrage raisonnable, visiblement bien conservé avec un prix plutôt intéressant. Les silencieux ne sont plus d’origine mais le propriétaire les possède encore et les inclue dans le prix que je fais baisser avec une courte négociation. La peinture a été personnalisée de manière « originale » mais ce n’est pas catastrophique non plus. Selon le propriétaire elle a eu le droit à l’opération de « fiabilisation » du moteur. Le Contrôle Technique - obligatoire en Allemagne depuis belle lurette - est récent et vierge. BANCO !
Ce n’est pas très loin mais pas tout près non plus - le fin fond de la Bavière pour les Germanophiles qui me lisent. Je décide ne ne pas ramener la moto par ses propres moyens, ai-je vraiment le choix ? Elle ne sera pas immatriculée, pas homologuée, pas assurée. Peut-être est ce faisable administrativement, mais d’une part l’idée de tomber éventuellement en panne lors des 400km du rapatriement et surtout la météo hivernale de l’Allemagne m’encourage à trouver un véhicule pour la ramener en toute sérénité. Je ne peux que m’en féliciter, le voyage retour de l’opération « rapatriement » se fait dans les bons moment sous des trombes d’eau et dans les mauvais sous la neige. Pour ceux qui connaissent les autoroutes allemandes (ah le mythe du paradis de la voiture et de la vitesse libre…), je pense que vous comprenez le calvert.
Mais ENFIN, elle est mienne ! Je n’ai pas pu la rouler au moment de la récupérer, vues les conditions Sibériennes, mais je l’ai démarrée, ce qu’elle a effectuée au quart de tour (j’ai fait mine de ne pas voir que le moteur était déjà chaud à mon arrivée) . Elle a visiblement été bien traitée mais ne roule quasiment plus depuis deux ans, le propriétaire étant devenu « trop vieux » à ses dires. Je vérifie que la direction joue librement, que les freins répondent, que les lumières fonctionnent bref tout ce qu’un béotien est en capacité de contrôler du haut de son « expertise » en tôle ondulée. Flûte, je n’ai pas vérifié que les vitesses passaient, je m’en mords les doigts tout le chemin du retour. Les carénages ont plutôt une bonne tête, ils ont été réparés il y a quelques années. De retour chez moi je lui offre un lavage sommaire (il fait -1°C ) afin de mieux la détailler. Aucune trace de chute ou d’impact mais tous les interstices plus difficiles d’accès sont bien sales, il faudra la décrasser plus consciencieusement au retour des beaux jours. Dans la plus totale illégalité, je m’arroge un tour du quartier afin de vérifier que « ça roule ». Cette fois, elle fume beaucoup au démarrage, ce qui peut être le signe de pleins de choses... entre autre du fait que j’ai longuement essayé de la démarrer en vain avec le coupe circuit engagé :-) quelle idée d’avoir un coupe circuit qui ne coupe pas le circuit !
Le premier roulage est satisfaisant. Sur le plan mécanique, tout semble fonctionner parfaitement, aucun bruit suspect, le feeling des freins est bon, l’embrayage est normal, les suspensions suspensionnent, le sélecteur de vitesse est virile mais correcte sur l’homme. Lors d’un demi tour, je me fais presqu’ avoir par le rayon de braquage totalement ridicule de l’engin, et pourtant je m y’ étais préparé ! Je reste circonspect sur le moteur, je n’ai évidemment pas ouvert en grand sur ce premier run illégal moteur à peine chaud dans mon quartier mais je n’ai pas ressenti un couple très costaud émaner de ce twin sensé en avoir dans le caleçon. Problème de démultiplication comme j’ai pu le lire dans beaucoup d’articles? souci de carburation? Compression à l’agonie ? Age du Capitaine ? Cela restera à déterminer. Les cadrans de vitesses et de compte tours rivalisant d’espièglerie n’aident pas à cerner la situation.
Dans l’immédiat je me concentre sur la partie administrative pour la faire immatriculer au plus vite, puis, avec le retour des beaux jours (je n’ai pas d’atelier fermé dans lequel faire entrer la moto) j’entreprendrai de plus amples travaux de diagnostics et maintenances. Et qui sait peut être vous en livrerai-je un récit tout aussi décousu et interminable que celui ci :-)
Si vous m’avez lu jusque là - vous n’avez pas de vie ??? - je vous remercie et vous souhaite encore une belle année à venir.
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